À part pour les copropriétaires dont le travail a été déclaré essentiel, les immeubles sont remplis de leurs résidents comme jamais auparavant.
Les snowbirds sont rentrés, plus personne ne voyage, et le Québec continue le télétravail depuis un an.
Confinés sans pouvoir utiliser les espaces communs récréatifs, les copropriétaires regardent la télévision, écoutent de la musique, fument et cuisinent.
Pour la plupart aussi, à en juger ce que certains postent sur les médias sociaux, ils ont beaucoup de temps à ne savoir pas quoi faire si ce n’est prendre connaissance des problèmes qui les entourent.
Rempli à sa pleine capacité en continu, les résidents vont s’apercevoir rapidement des déficiences de l’immeuble. Ils vont sentir les odeurs de cuisine des voisins, la fumée de cigarette ou de cannabis. Ils vont constater que les fenêtres de leur unité s’embuent anormalement.
Ils vont également s’apercevoir des bruits ou vibrations jugés anormaux. Ils vont entendre leurs voisins marcher ou leur télévision, des enfants courir etc…
Le confinement accentué par un climat d’angoisse omniprésent où certains copropriétaires auront peur pour leur santé physique et financière représente un cocktail explosif où la patience et la tolérance des copropriétaires peuvent être mis à dure épreuve.
Il faut donc s’attendre pauvres gestionnaires et administrateurs à un surplus de plaintes dans les prochains jours et semaines.
Que faire avec ces plaintes dans le contexte actuel?
Rien n’est pire pour le copropriétaire qui se dit victime de ne pas savoir ce que le syndicat fera de sa plainte. En temps normal, une constatation de la problématique alléguée doit être faite. Actuellement, il est très difficile de considérer cette étape. L’accès aux unités doit être limité et les experts qui pourraient être nécessaires sont en pause pour l’instant.
Ainsi, il faut donc répondre au copropriétaire que vous avez bien reçu sa plainte et qu’une inspection ou visite se fera dès que la situation le permettra.
Lorsque la situation permettra de nouveau de procéder à des visites et inspections, celles-ci devront être faites afin de qualifier la problématique qui a été soulevée de fondée ou non.
Les plaintes ainsi reçues durant la crise permettront peut-être de mettre à jour certaines déficiences de l’immeuble au niveau de l’insonorisation ou de la ventilation par exemple.
N’oubliez pas cependant qu’il est primordial une fois la crise passée de faire le suivi sur ces plaintes et que le défaut de le faire pourra être reproché au syndicat plus tard puisque cette ou ces plaintes pourraient être la date de départ de la découverte du vice et donc du départ de la prescription. Pour être plus efficace, n’hésitez pas à faire un formulaire standard de réception de plainte à acheminer au copropriétaire.
Marie-Cécile Bodéüs